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Nouvelle pédagogie de la grammaire

Nouvelle pédagogie de la grammaire


1. Considérations générales sur la nouvelle pédagogie de la grammaire

Aucune méthode d’enseignement du français ne saurait se dispenser de la réflexion grammaticale.

L’étude de la grammaire doit être systématique, progressive, logique, consciente. Les professeur ne doit pas obliger les élèves d’apprendre par cœur d’innombrables règles abstraites, des listes d’exceptions, etc.

Pour mieux comprendre les notions enseignées, le professeur fera des comparaisons entre le roumain et le français, en expliquant à ses élèves les similitudes et les différences qui existent entre les deux langues. C’est une modalité créatrice et efficiente qui peut être usitée pour obtenir de bons résultats.

Tout de même, le maître sera attentif afin d’éviter le phénomène de l’interférence qui peut se manifester. La grammaire de la langue maternelle n’est qu’une base pour l’étude d’une langue étrangère.

La grammaire peut être enseignée de la manière suivante: le professeur propose un texte à ses élèves qui contient plusieurs problèmes de grammaire. Avec la classe, il explique chaque règle, puis les élèves seront sollicités à formuler eux-mêmes d’autres exemples pour une meilleure fixation des connaissances nouvelles. C’est une méthode active et participative à la fois, car elle implique non seulement le maître, mais aussi les élèves. Ils auront la possibilité de mettre en valeur leur créativité linguistique, à penser librement et à exprimer facilement leurs désirs.


2. La pratique de la grammaire. Méthode et procédés utilisés dans la nouvelle pédagogie de la grammaire

Le procédé le plus fréquent qui s’utilise dans l’enseignement de la grammaire c’est l’induction. La règle est établie à partir des exemples.

Les exemples peuvent être extraits d’un certain texte étudié et offert par le professeur. Ils doivent être simples, sans des mots ou des expressions inconnus, afin de mieux refléter le phénomene grammatical respectif. Les élèves seront stimulés, par des questions, à découvrir eux-mêmes la règle à la suite d’une observation raisonnée de la cause et de l’effet.

Après une perception pratique, les élèves seront inciter à énoncer eux-mêmes la règle. Le professeur doit clarifier les choses. Après, on procède par déduction: sur la base de la règle, on formule d’autres exemples.

Il faut respecter la gradation dans la difficulté: il n’est pas recommandable de présenter plusieurs difficultés à la fois.

Pendant une leçon de grammaire, le professeur se sert d’un matériel intuitif adéquat. On peut mentionner: le tableau noir, la craie de couleur, des tableaux synoptiques, des schémas dessinés par le professeur, des planches, etc.

Il existe plusieurs types d’exercices de grammaire:

1. Les exercices de déplacement (ou de permutation)
Ce sont des exercices qui aident l’élève à saisir les groupes à l’intérieur de la phrase. Si on les place ailleurs, le sens de la phrase n’est pas le même. C’est une initiation à l’étude du fonctionnement de la langue.

2. Les exercices d’adjonction (ou d’expansion)
Ils consistent à ajouter des mots ou des groupes de mots dans un ou plusieurs segments syntaxiques d’une phrase pour observer le fonctionnement.

L’exercice d’adjonction a pour but de faire étudier les possibilités d’expansion de tel groupe de mots. Cet exercice n’est intéressant que si l’enfant peut, à l’aide des mots, faire des expériences « pour voir ».

3. Les exercices de soustraction (ou d’élagage)
C’est l’exercice invers. On retire dans une phrase un, deux ou trois mots ou groupes de mots jusqu’à l’obtention de la phrase de base minimale correspondante.

Les exercices de soustraction mettent en évidence l’importance respective des éléments fonctionnels d’une phrase. Les uns peuvent être supprimés, les autres non. Les exercices d’élagage apprennent aux élèves à rédiger des phrases concises.

4. Les exercices de transformation
Il est bien possible de transformer une phrase déclarative en phrase interrogative et inversement, une phrase déclarative en phrase impérative et vice versa; une phrase interrogative en phrase exclamative.

Chacun des quatre types de phrases précédentes peut être transformé en phrases négatives, passives, emphatiques.

D’autres exercices de transformation: la pronominalisation du complément d’objet, réunir deux ou trois phrases en une seule, etc.

5. Les exercices d’analyse
Constituant un moyen de sélection des élèves, ces exercices ont été privilégiés dans la grammaire traditionnelle. De nos jours, il convient de réduire leur importance et de modifier leur conception, car ils n’apprennent ni à mieux parler, ni à mieux écrire le français.

Il existe plusieurs types d’exercices structuraux:
- exercices de répétition;
- exercices de substitution;
- exercices de transformation;
- exercices question-réponse;
- exercices de jonction.


3. La pratique de la conjugaison des verbes

L’étude du verbe se fait progressivement. Le professeur doit prouver beaucoup de patience lorsqu’il enseigne le verbe. Il expliquera chaque mode et temps d’une façon logique, cohérente, en donnant un grand nombre d’exemples. Il faut que les élèves soient capables de reconnaître les formes verbales dans un texte.

On ne peut pas résoudre la concordance des temps à l’indicatif, au subjonctif, le “si” conditionnel, l’accord du participe passé, si on ne connaît pas bien le verbe.

Quant à la conjugaison des verbes, on parle de l’existence d’une conjugaison implicite et explicite.

La conjugaison implicite se caractérise par:
- la pratique intuitive orale d’une forme verbale nouvelle;
- la lecture à haute voix des exercices écrits corespondants des manuels;
- la pratique intuitive de la même forme verbale par le recours à des exercices écrits analogiques.

La conjugaison explicite des verbes implique trois étapes essentielles:
a) l’étude des formes verbales à un temps considéré;
b) la récapitulation qui comporte, à son tour: une leçon a posteriori fondée sur la valeur d’emploi du temps considéré et la révision des formes graphiques et phonétiques des verbes étudiés et l’élaboration collective et progressive de tableaux de conjugaison;
c) l’intégration – les exercices d’assimilation réfléchie et de contrôle.

La nouvelle pédagogie de la grammaire est “fonctionnelle”, c’est-à-dire qu’elle est fondée sur l’étude du “fonctionnement” de la langue. De cette conception dynamique, cette pédagogie valorise les divers exercices de manipulation intuitive et d’exploration de la phrase par l’élève, de telle sorte que celui-ci apprenne à mieux parler et à mieux écrire.


4. La place occupée par la grammaire dans l’économie de la leçon de français

L’enseignement de la grammaire n’est pas un but en soi. Il est impossible de pouvoir s’imaginer des leçons de grammaire indépendentes. Une leçon de grammaire pure serait formelle et aride.

La grammaire doit être toujours dans l’attention du professeur à chaque étape de la leçon.


5. Les difficultés essentielles rencontrées par les élèves roumains qui étudient la grammaire française

La langue maternelle peut être utile en vue d’expliquer les règles de grammaire plus abstraites, plus difficiles pour les élèves. On ne peut pas enseigner une langue étrangère en faisant abstraction de la langue maternelle.

Certains professeurs affirment que la connaissance des règles de grammaire dans la langue maternelle est un désavantage, car il faut habituer les élèves à penser en français. C’est absolument vrai, mais on doit reconnaître que la grammaire de la langue maternelle est un support important qui facilite le processus d’enseignement et d’assimilation des connaissances nouvelles, propres à une langue étrangère.

A l’aide de la méthode comparative, on peut utiliser par transfert ce qui est commun et lutter contre l’interférence, en insistant sur ce qui est différent.

Petit bréviaire d’interférences grammaticales roumain-français:
- l’article partitif n’as pas un correspondent en roumain. De nombreux exercices sont nécessaires pour former chez les élèves l’habitude d’employer correctement cet article, de le remplacer par la préposition “de”, après une négation, après un adverbe de quantité et devant un adjectif qualificatif;
- les élèves ont la tendance de confondre les pronoms indéfinis “un” et “une”;
- en franc n’y a pas de neutre comme en roumain, pendant le que masculin et le féminin ne correspondent pas par rapport au roumain;
- en roumain, la désinence du verbe peut indiquer elle-même le sujet, le pronom personnel n’étant pas indispensable, c’est pourquoi les élèves emploient assez souvent les verbes sans le pronom;
- on doit former chez les élèves l’habitude d’utiliser le pronom personnel tonique;
- les formes composées des pronoms relatifs, la forme neutre du pronom personnel (le), les pronoms adverbiaux en, y peuvent constituer un problème. Les élèves doivent être très attentifs pour éviter les fautes;
- pour ce qui est le verbe, les élèves manifesteront une attention particulière en ce qui concerne la formation des temps composés avec les auxiliaires “avoir” et “être”. L’accord du participe passé, l’emploi du subjonctif, la concordance des temps à l’indicatif et au subjonctif tout aussi bien que dans les propositions temporelles, le “si” conditionnel, l’emploi de l’infinitif, etc. sont une petite partie de tous les problèmes spécifiques à ce chapitre;
- les prépositions, les adverbes, les conjonctions, les interjections ne doivent pas être laissés de côté. Le régime prépositionnel des verbes est très important et les élèves font beaucoup de fautes, en employant la préposition “à” après un verbe qui, normalement, réclame la réposition “de” ou inversement.

L’enseignement de la grammaire doit être progressif, inductif, concret et fonctionnel. L’étude de la grammaire est une partie intégrante de la langue même. Le professeur doit éviter à enseigner une règle de grammaire, n’importe laquelle, en se limitant au niveau théorique. Il doit toujours donner beaucoup d’exemples et proposer à ses élèves des exercices très divers.

[Source des notes: Traian Nica, Cãtãlin Ilie, Tradition et modernité dans la didactique du français, langue étrangère, Editura Celina, Oradea, 1995]

 

L’enseignement de l’orthographe


1. Considérations générales

Les élèves qui lisent mal ou qui lisent peu n’ont pas une bonne orthographe.

L’exercice orthographique par excellence est la dictée. Le professeur ne peut pas l’ignorer.

L’orthographe représente l’un des plus importants moyens pour la consolidation des connaissances phonologiques, lexicales et grammaticales qui se trouvent à la base du mot écrit.

Le professeur doit prouver de la patience et du tact pédagogique, en allant du simple au complexe, du facile au difficile, selon l’âge des élèves et leur niveau de connaissances en français.

Les sept principes de la rénovation pédagogique de l’orthographe sont:
- adapter les acquisitions orthographiques aux possibilités des élèves;
- exploiter des situations motivées de communication;
- assurer d’abord de bons automatismes par le recours à l’analogie;
- recourir ensuite seulement à la réflexion “raisonnante”, c’est-à-dire à l’analyse et aux règles;
- individualiser les tâches;
- réviser les acquisitions;
- pratiquer une pédagogie de la réussite.

Le recours à l’analogie auditive, puis graphique, c’est un exercice de type formel, mais très efficace.

L’enseignement de l’orthographe exige la pratique du travail individualisé et le recours à divers fichiers.


2. La pratique de l’orthographe

L’orthographe d’usage vise le cahier des familles orthographiques. Un tel cahier a dans sa structure des listes de mots qui ont été regroupées par familles orthographiques, étant établies par les élèves durant l’année scolaire. C’est un travail de découverte faite par l’enfant, qui ne doit pas être imposé dès le début de l’année par le professeur. Ex: les mots à
s final muet, des mots à t final muet, des mots à lettres muettes à l’intérieur d’un mot, des mots à lettre initiale muette, des mots à consonnes doubles.

Les principes de l’orthographe grammaticale visent:
- la priorité de l’expression orale;
- le rôle important de l’analogie;
- la place de l’induction, le recours ultérieur à la réflexion;
- l’individualisation des acquisitions.


3. Priorité de l’expression orale

La tâche des professeurs qui sont de vrais maîtres en matière d’orthographe grammaticale est d’apprendre aux élèves à bien parler.

Le rôle de l’analogie
L’analogie permet de bien orthographier les terminaisons des mots, sans connaître aucune règle d’accord.

La place de l’induction
Après deux années d’usage intuitif des faits grammaticaux, l’élève sera capable d’accéder au stade de leur généralisation. Plus tôt, l’induction serait prématurée.

L’individualisation des acquisitions
Il est bon de recourir au système du travail individualisé qui respecte le rythme personnel d’assimilation de chaque élève. A cette fin, il est recommandable d’utiliser les batteries de fiches d’exercices d’initiation et les fiches de découverte.

Le matériel d’orthographe grammaticale comprend
- les exemples-types;
- le cahier des “ensembles” ou les affiches murales collectives;
- le fichier d’orthographe.


4. Les exercices d’orthographe

1. Considérations générales
Ce sont des exercices très variés, qui ne se limitent pas à la dictée.

Le professeur doit savoir se servir de la dictée pour mettre en valeur les possibilités réelles de l’élève et non pas pour lui prouver qu’il est incapable de se débrouiller.

2. Les exercices d’orthographe
Il y a trois types d’exercices:
- collectifs,
- en équipes,
- individualisés.

La dictée préparée
Ce qu’il ne faut pas faire:
- étudier chaque mot du texte, toutes les difficultés, tout mettre en couleurs;
- pendant la préparation, il ne faut pas se limiter à faire copier le texte par les élèves, une activité mécanique, sans aucune logique si elle n’est pas dirigée par le maître;
- ne jamais faire préaprer la dictée à la maison.

Ce qu’il faut faire:
- s’il s’agit d’une préparation collective, on peut choisir trois ou quatre difficultés, en faisant, en même temps, des analogies;
- s’il s’agit d’une préparation individuelle, les questions écrites au tableau noir seront un vrai guide pour l’élève, l’invitant à classer les mots ou les expressions. Le professeur doit insister seulement sur l’essentiel. Le texte écrit au tableau noir présente un inconvénient: pendant la préparation de la dictée, certains enfants photographient les mots en les reproduisant mécaniquement, sans acquérir de bons automatismes orthographiques.

2. La dictée proprement-dite
Le professeur commence par relire le texte en entier. Puis, il dicte chaque phrase, par groupes de mots grammaticaux, liant le sujet et le verbe, le nom et le qualifiant du groupe nominal dans les mêmes émissions vocales.

Le professeur ne dicte qu’une seule fois chaque partie de la phrase; il ne répète jamais.

La dictée du texte achevée, le maître la relit et accorde ensuite à ses disciples quelques minutes de réflexion avant de faire procéder à la correction des cahiers.

Pendant la dictée d’un texte, le professeur doit éviter de faire des observations plus ou moins intempestives quant à ses élèves. Il ne dira jamais: « Silence! On dicte! » pour ne pas disperser leur attention.

Le professeur peut rester immobile, face à l’auditoire, de manière que tous les élèves entendent bien distinctement le texte dicté. Les déplacements du maître peuvent intimider certains élèves.
L’étape collective
Ce qui n’est pas recommandable:
- recenser publiquement les erreurs de chaque enfant;
- procéder à l’échange des cahiers;
- faire épeler par les enfants, à tour de rôle, tous les mots du texte.

Ce qui est recommandable:
Le cahier fermé, chaque élève suit au tableau noir la séance collective d’explications. On rappelle telle liste analogique, ou telle phrase modèle qui sert d’exemple pour une forme graphique considérée. A propos de certaines situations particulières, on demande aux enfants d’évoquer des cas semblables.

Les élèves doivent fermer les cahiers pendant la correction collective, pour être obligés à participer à cette activité. Dans le cas contraire, chacun est préoccupé de découvrir ses erreurs personnelles et ne profite pas du travail commun.

L’étape individuelle
Comporte deux temps:
- correction personnelle immédiate;
- exercice de “renforcement”.

La correction personnelle immédiate
Chaque élève ouvre son cahier, recense les erreurs et les rectifie à la suite de la dictée de la manière suivante:
- dans la situation d’un mot mal orthographié, l’enfant l’écrit sous la forme correcte. Il écrit également ce mot sur un papillon qu’il glisse dans sa “boîte à mots”;
- dans la situation d’un accord incorrect, l’élève écrit le terme dans les deux formes grammaticales correspondantes: masculin et féminin, ou singulier et pluriel.

L’exercice de renforcement
A propos d’une erreur d’orthographe commise dans la dictée, chaque élève effectue un exercice, soit en utilisant les fiches de contrôle, soit en recourant à son manuel d’orthographe ou de grammaire.

La dictée de contrôle
Elle ne comporte pas de préparation. Pendant la dictée, l’élève ne reçoit aucune aide.

La dictée de contrôle se déroule de la manière suivante: le professeur lit le texte à haute voix, en dictant successivement les groupes de mots sans les répéter. Puis, le texte dicté, le maître le relit à haute voix. Les élèves disposent de quelques minutes pour relire la dictée silencieusement. Ensuite, on procède à la correction.

La copie
C’est un exercice traditionnel, qui ne suppose pas une méthode particulière.

La copie mentale
Cet exercice apprend aux élèves à copier un groupe de mots, voire une phrase, sans regarder le modèle qui figure au tableau noir. Après quelques secondes d’une observation silencieuse par tous, afin d’assurer une bonne mémorisation du modèle, le maître essuie le tableau noir ou el retourne. En silence, les enfants écrivent et le professeur n’intervient pas à ce moment. Le modèle étant de nouveau sous les yeux des élèves, on procède à la correction de la phrase.

La copie mentale peut être pratiquée cinq à dix minutes chaque jour. Elle est très utile, car les enfants apprendront à copier un texte par groupe de mots. C’est un excellent exercice d’apprentissage de l’orthographe, car il stimule la capacité d’attention soutenue des élèves.

Les textes à compléter
C’est un exercice à être réalisé collectivement ou par équipes. Il comporte plusieurs phases:
- le travail personnel (5-10’);
- la mise au point au niveau de l’équipe (discussions, recherches dans les manuels d’orthographe et des dictionnaires);
- le bilan au niveau du groupe-classe, chaque équipe apportant sa contribution à la mise au point collective.

La dictée commentée
Dès le début, les élèves doivent être prévenus sur les modalités de cet exercice.

Tout d’abord, le maître lit le texte, ensuite il pose une ou deux questions sur le sens général du passage choisi. Puis, le professeur fait une deuxième lecture de la première phrase du texte. Les élèves seront invités à faire un commentaire concernant les mots ou les expressions qui se trouvent dans le texte. On continue le commentaire et les élèves feront quelques remarques. A la fin, après avoir fini le commentaire, le maître relit la première phrase, un élève la répète à haute voix d’une manière claire et distincte. Au signal sonore magistral, chaque élève prend son stylo et travaille en silence, en reproduisant la phrase sur le cahier. Pour ce qui est le reste du texte, on peut appliquer la même procédure.

Il n’est pas recommandable de commenter l’orthographe d’un mot pendant que les élèves écrivent le texte.

La dictée commentée présente un avantage extraordinaire: à l’aide de celle-ci, les élèves seront habitués à effectuer mentalement les opérations nécessaires en vue d’une bonne acquisition de l’orthographe.

L’auto-dictée
Cet exercice peut s’effectuer soit en étudiant le texte à la maison, soit en l’étudiant en classe.

La première conception suppose que les élèves apprennent chez eux, le soir, un texte de quelques lignes dans leur manuel de lecture. Ils étudient telle forme verbale qu’ils révisent dans leur livre de grammaire à la page indiquée par le professeur. Ils copient tel mot dont la graphie est difficile. Chacun prépare le texte et ne se contente pas de l’apprendre par cœur.

Le lendemain, en silence, chaque élève l’écrit sur son cahier.

Cette façon d’employer l’auto-dictée s’adresse à des élèves qui ont “appris” à apprendre.

La deuxième conception vise un texte que les élèves ne voient pas. Le professeur le lit, en s’assurant de sa compréhension. Ensuite, on procède à l’étude de la première phrase. On fait mémoriser le texte phrase par phrase. A la fin de l’exercice, on récapitule “de mémoire” l’ensemble du texte. Le lendemain matin, le professeur le relit deux fois. Ensuite, chaque enfant le transcrit “de mémoire” sur son cahier de devoir. La correction se fait comme à l’ordinaire.

La dictée rapide
Cet exercice peut avoir plusieurs formes:
- dictée magistrale;
- dictée mutuelle;
- dictée suivie.

La dictée magistrale
Chaque jour, pendant quelques minutes, le professeur procède au contrôle des mots révisés du carnet studiométrique. Ces termes seront insérés dans des phrases orales par le maître. Chaque élève écrit seulement les mots en question. Pour chaque faute faite, l’auteur copie le terme correspondant sur un papillon qu’il place dans sa “boîte à mots”.

La dictée mutuelle
Par groupe de deux, une fois par semaine, les élèves peuvent contrôler mutuellement les acquisitions de la “boîte à mots”. Exercice de 5-10’.

La dictée suivie
C’est une variante de la dictée rapide. Le professeur ne doit pas se contenter de dicter des mots isolés. Il dicte un mot caractéristique du récit qu’il raconte. Sur une feuille, les élèves écrivent ce mot. Celui-ci ne doit pas être choisi au hasard. Il est connu par les élèves, qui doivent l’orthographier correctement.

Cet exercice se propose de contrôler les automatismes orthographiques à un moment où l’élève est particulièrement intéressé par une histoire et ne pense plus à la forme graphique des mots.

La dictée panachée
Le professeur fragmente le texte en trois parties et procède pour chacune d’elles de la manière suivante:
- première partie: dictée commentée;
- deuxième partie: dictée rapide;
- troisième partie: dictée de contrôle, ou dictée sur mesure.

Les exercices d’orthographe grammaticale
Il est bon de ne pas en abuser. La conception traditionnelle, conformément à laquelle après une leçon magistrale tous les élèves font les mêmes exercices en même temps, est contestable. En général, seuls les élèves doués sont bénéficiaires de ce travail. Ces exercices peuvent s’effectuer par chaque élève par rapport à ses nécessités.

Pour être efficace, l’enseignement de l’orthographe doit être simple, méthodique, fonctionnel.

[Source des notes: Traian Nica, Cãtãlin Ilie,
Tradition et modernité dans la didactique du français, langue étrangère, Editura Celina, Oradea, 1995]

Libellés : Didactique du FLE

Méthodes et procédés utilisés dans l’enseignement du français, langue étrangère


1. Méthodes et procédés traditionnels

1.1. La méthode “grammaire-traduction”

Méthode spécifique à la didactique du français au XIXème siècle, basée uniquement sur la traduction et les analyses grammaticales. Elle ne crée pas des parleurs, parce qu’elle néglige complètement les compétences de communication orale.


1.2. La méthode naturelle ou directe

Cette méthode interdisait le recours à la langue maternelle dans le processus de l’enseignement du français. Elle prétendait faire apprendre une langue par la même voie naturelle que l’on constate à l’acquisition de la langue maternelle. Elle ignorait systématiquement la grammaire.

Dernièrement, les spécialistes ont adopté une méthode mixte, qui se base sur des considérations psycho-pédagogiques, acceptant l’analyse contrastive, la traduction et l’explication directe, lorsque la situation s’impose.


2. Méthodes et procédés modernes

Il y a quatre groupes de méthodes:
a) Méthodes informatives-participatives: l’exposé, la démonstration, la conversation, le dialogue linguistique et/ou littéraire du texte, l’approche du texte de civilisation;
b) Méthodes informatives-non-participatives: l’exposé, l’explication, le récit;
c) Méthodes formatives-participatives: l’apprentissage par l’action et par le jeu, par la recherche individuelle, par la découverte;
d) Méthodes formatives-non-participatives: l’exercice, l’enseignement programmé, l’algorithme.

La conversation
C’est la méthode la plus utilisée dans l’enseignement des langues modernes. C’est une méthode stimulative, qui peut être utilisée dans tous les moments d’une leçon et dans tous les types de leçons:
- à l’étape de vérification des connaissances lexicales ou grammaticales;
- à l’étape de transition à la leçon nouvelles par des questions posées aux élèves pour assurer la continuité entre les connaissances acquises et celles nouvelles;
- à l’étape de communication de nouvelles connaissances;
- dans l’explication du phénomène grammatical;
- à l’étape de fixation des connaissances nouvelles, lorsque le professeur peut demander aux élèves de formuler des réponses originales.

La conversation a plusieurs fonctions:
- une fonction euristique, qui fait que les élèves apprennent en découvrant eux-mêmes les phénomènes;
- une fonction d’explication, d’élucidation, de synthétisation et d’approfondissement des connaissances;
- une fonction de formation d’habitudes d’expression orale;
- une fonction d’évaluation et de contrôle.

Les conditions recquises pour que la conversation soit efficace:
1) La question doit être adressée à toute la classe ou à tout le groupe. Le professeur doit accorder le temps nécessaire aux élèves de formuler leur réponses. On n’admet pas les réponses en choeur.
2) Les questions formulées doivent être claires, précises et elles doivent avoir une seule réponse. Elles doivent être brèves, concrètes et surtout logiques, afin d’habituer les élèves à raisonner et à enchaîner leurs idées d’une façon cohérente.
3) Il faut habituer les élèves à comprendre et à utiliser les constructions interrogatives.
4) Le professeur doit écouter attentivement et patiemment les réponses des élèves et corriger les éventuelles erreurs, à la fin et avec le concours de la classe.
4) Le professeur doit éviter de répéter systématiquement les questions et même les réponses des élèves, pour ne pas affaiblir leur attention et pour ne pas rompre les rythme du dialogue.

L’exposé
C’est une méthode utilisée surtout pour systématiser un problème ou un groupe de problèmes, pour présenter un courant littéraire ou des aspects nécessaires à la compréhension des faits de civilisation.

L’exposé doit respecter certaines étapes:
1. la préparation des élèves pour une participation active (le prof doit faire connaître le plan de l’exposé);
2. l’exposé ne doit pas être fait “d’un souffle” – il faut l’entrecouper de questions posées aux élèves;
3. le professeur doit vérifier si les conclusions sont accessibles aux élèves.

L’exposé doit respecter les conditions suivantes:
- choisir bien les faits à exposer de manière qu’ils soient originaux et qu’ils intéressent les élèves;
- il doit être clair, concis et accessible: fait à un degré moyen de compréhension;
- il doit avoir un caractère intuitif et émotif pour assurer la participation des élèves;
- il doit être fait dans un langage élégant et expressif.

La démonstration
C’est une méthode utilisée pour faciliter aux élèves la compréhension et l’élucidation des notions enseignées à l’aide des moyens intuitifs traditionnels (schémas, planches, tableaux) ou modernes (tableau de feutre, diapositives, films muets) de même que des documents authentiques (textes de civilisation, articles de presse, recettes de cuisine, chansons authentiques).

L’apprentissage par l’action
C’est une démarche qui repose sur une approche par le vécu. La méthode repose sur les simulations, les jeux de rôle, les dramatisations et les procès littéraires. Ces jeux sont appelés psychodrames et sociodrames. Les élèves sont naturellement très motivés pour ce type de situation.

Le débat
C’est une méthode qui porte sur un problème social ou psychologique, voire littéraire. C’est une activité de groupe, dirigée par le professeur, qui vise le développement du langage argumentatif.

Le jeu didactique
C’est une méthode utilisée pour renforcer des connaissances linguistiques: orthographe, orthophonie, grammaire, vocabulaire, développement de l’expression orale.

Les algorithmes
Il y a plusieurs catégories d’algorithmes:
- d’identification et de caractérisation;
- de manipulation de formes linguistiques;
- de composition;
- d’évaluation et de contrôle.

Ils sont utilisés surtout dans l’enseignement de la grammaire, qui s’appuie surtout sur des règles, des définitions, des schémas, etc.

La simulation
C’est une méthode employée dans la formation des futurs spécialistes, elle éveille des motivations profondes, crée l’autodiscipline. Par cette méthode on introduit les élèves dans des situations comparables à celles auxquelles ils devront faire face au terme de leurs études, on les oblige à prendre des décisions et des initiatives en leur donnant aussi la possibilité d’agir et d’affirmer à la fois leurs connaissances et leur personnalité. En impliquant les élèves, la simulation pédagogique a aussi une valeur éducative très importante.

Une exercice de simulation a quatre étapes distinctes:
1. Création de la situation.
2. Compréhension de la situation.
3. Introduction de la construction clé.
4. Fixation de la nouvelle construction par la dramatisation (le jeu de rôles).

Cette méthode a l’avantage qu’elle permet à l’élève de participer activement à une communication très proche de la réalité.

L’étude de cas
C’est une simulation à propos de laquelle les participants (élèves) confrontent leurs réflexions et adoptent une décision finale.

L’étude de cas a trois étapes:
- une étape subjective (de réactions spontanées, d’opinions divergentes);
- une étape objective (le diagnostic de cas, la recherche des arguments pour et contre);
- une étape déductive (de généralisation).

La lecture
C’est une construction et une interprétation des signes du texte, ayant une double configuration: syntagmatique ou synthétique et paradigmatique ou analytique.

La lecture à rôles a plusieurs valences éducatives par la mise en situations communicatives.

Les techniques productives
Ce sont des transformations qui visent à développer l’expression écrite et orale des élèves à partir d’un texte authentique, ou surtout de créer une compétence textuelle productive. Les plus connus exercices de ce genre sont:
- la reconstitution du texte;
- le compte-rendu de lecture;
- la réduction de texte;
- la production de texte;
- la restitution de texte.

Le texte littéraire peut être le sujet d’autres exercices de créativité:
- exercices de complètement de texte;
- exercices de variations de rôles et de variations des points de vue;
- le pastiche ou l’imitation de texte;
- le rétablissement de la ponctuation;
- exercices de variations thématiques (selon que l’accent est mis sur le personnage, le temps, le lieu ou l’action);
- exercice “Jouer avec les titres”, etc.

[Sources des notes: [Source des notes: Traian Nica, Cãtãlin Ilie,
Tradition et modernité dans la didactique du français, langue étrangère, Editura Celina, Oradea, 1995]

Libellés : Didactiqu du francais

Typologie et structure des classes de français


Chaque leçon est une unité, ayant une fonction bien déterminée.

Quand il prépare la leçon, le professeur doit tenir compte de quelques recommandations importantes:
- être constamment au courant des orientations méthodologiques modernes;
- bien connaître les programmes et les manuels;
- connaître à fond les particularités d’âge de ses élèves et aussi le niveau de leurs connaissances.

Toute classe de français comporte trois étapes importantes:
- le contrôle;
- la communication des connaissances nouvelles;
- la fixation des connaissances acquises.

Le contrôle des connaissances, qui se situe au début de la classe, permet au professeur de vérifier comment les élèves ont acquis les connaissances enseignées antérieurement et de juger l’éficacité de son enseignement.

La communication des éléments nouveaux comprend deux moments distincts:
- la présentation;
- le réemploi et l’appropriation, l’exploitation de l’acquis récent, l’intégration immédiate de cet acquis déjà connu.

La fixation des connaissances acquises sert à la création et à l’entretien des automatismes de maniement du langage.

La typologie de leçons comprend:
- Leçons d’acquisition
- Leçons de fixation
- Leçons de révision et de systématisation.

Il existe aussi des leçons mixtes. Elles se déroulent en quatre étapes:
a) contrôle du devoir et vérification des connaissances acquises au cours de la classe précédente;
b) communication des nouvelles connaissances;
c) fixation des connaissances acquises;
d) explication du devoir à la maison.


1. Modalités de travail en classe au cours des trois étapes principales d’une classe de français mixte

Le contrôle
La vérification doit être complexe et bien conduite. Elle doit établir un ordre dans les questions et les exercices de vérification.

La communication ou la transmission des nouvelles connaissances
Cette étape comprend plusieurs moments successifs:
a) la présentation – vise l’introduction orale des éléments nouveaux de la leçon;
b) l’exploitation – permet le réemploi des connaissances nouvelles dans des contextes légèrement différents de ceux dans lesquels on a fait la présentation;
c) la fixation – assure l’assimilation défintiive et crée les automatismes linguistiques.


2. La classe de communication de nouvelles connaissances

Dans ce type de leçon prédomine l’exposé du nouveau matériel, la vérification et la fixation étant plus limitées.

La structure d’une telle leçon est la suivante:
- la réactualisation, par la conversation, des connaissances antérieures sur lesquelles se basera le nouveau matériel enseigné et l’énoncé du sujet;
- l’ample communication du nouveau matériel par divers moyens: exposé, démonstration, conversation;
- la fixation des principales données de la leçon à l’aide des schémas au tableau noir;
- le devoir pour la prochaine classe et son explication.

Pendant ce type de classe, il y a des exigences:
- l’exposé ne doit pas être fait sans interruption, mais par dialogue;
- le schéma au tableau noir sera complété au fur et à mesure de l’exposé;
- les mots nouveaux seront expliqués au moment où ils apparaissent dans l’exposé.


3. La classe de fixation et de formation des habiletés et des habitudes

Son principal but est d’appliquer dans la langue parlée et écrite des connaissances grammaticales et lexicales acquises par la formation des habiletés et des habitudes. C’est un type de classe qui opère avec le matériel déjà connu, qui doit être consolidé.

Il y a plusieurs variantes de classes de fixation:
a) classe de fixation et de formation d’habitudes et d’habiletés d’expression orale;
b) classe de fixation et de formation d’habitudes et d’habiletés d’expression écrite;
c) classe d’interprétation d’un texte littéraire.
d) classe de révision et de systématisation des connaissances, avec les variantes:
1) classe de révision introductive, utilisée surtout au début de l’année scolaire;
2) classe de révision périodique, qui prépare d’habitude les épreuves écrites trimestrielles;
3) classe de révision finale, se situant à la fin des trimestres et à la fin de l’année scolaire.

Les classes de révision visent à la systématisation des connaissances et à une évaluation cumulative. Pour réaliser ces classes, le professeur doit respecter les principes:
- le principe de la systématisation et de la continuité qui se reflète dans l’organisation de la classe, en tenant compte des rapports logiques qui existent entre les différentes parties du matériel à réviser.
- le principe de l’intuition, d’habitude réalisé par l’utilisation des moyens techniques-visuels: schémas, graphiques, craie de couleur, films, diapos, etc.

e) classe de vérification – classe d’évaluation périodique des connaissances des élèves

Pour que la classe soit productive, le professeur doit finir par un commentaire évaluatif des épreuves écrites, en relevant les fautes typiques générales et individuelles et en expliquant les causes qui ont mené à les faire et comment on peut les éviter.

[Source des notes: Traian Nica, Cãtãlin Ilie,
Tradition et modernité dans la didactique du français, langue étrangère, Editura Celina, Oradea, 1995]

Libellés : Didactique du FLE

 

 

 

 



29/07/2008
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