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notions de syntaxe

 

PRÉSENTATION

complément (grammaire), mot ou ensemble de mots ayant pour fonction de compléter le sens du mot ou de l'ensemble de mots auquel il se rattache.

On pourrait définir de façon générale le complément comme un élément dépendant d'un terme-support et distinguer ainsi selon le support les compléments de phrase, les compléments du verbe, les compléments du nom, du pronom, de l'adjectif, du mot invariable. Mais la définition traditionnelle est plus restrictive : elle exclut des compléments du verbe ou de la phrase les attributs et ne retient que les compléments d'objet, les compléments d'agent, les compléments circonstanciels ; elle exclut des compléments du nom, outre les déterminants, les épithètes et les appositions. En somme ne sont retenues que les fonctions qui ne peuvent pas être remplies par un adjectif.

 

LES COMPLÉMENTS D'OBJET

Les compléments d'objet sont des compléments du verbe : ils sont caractérisés par le fait que leur existence dépend du verbe (voir transitivité) et du type de construction qu'il demande (construction directe ou indirecte, choix de la préposition dans le cas de la construction directe). La fonction peut être remplie par un nom ou un groupe nominal, un pronom, un infinitif, une proposition subordonnée. La nature même du complément d'objet peut dépendre du verbe : par exemple, on ne peut trouver un infinitif après connaître alors que le verbe savoir l'accepte.

 

Le complément d'objet direct

Le complément d'objet direct se construit sans préposition quand il s'agit d'un groupe nominal : il craint la pluie. On peut le rencontrer introduit par une préposition lorsqu'il s'agit d'un infinitif (il craint d'être mouillé) et par une conjonction lorsque c'est une subordonnée (il craint qu'il ne pleuve). Les questions qui est-ce que… ? ou qu'est-ce que… ? (ou leur variante familière : il craint quoi ? ou qui ?) peuvent appeler comme réponse un complément d'objet direct, mais aussi parfois un attribut ou un sujet réel (voir sujet).

Ce qui caractérise en propre le complément d'objet direct est la possibilité de la transformation passive de la phrase, transformation du complément d'objet direct en sujet et du sujet en complément d'agent. Il faut cependant noter que cette transformation est parfois peu naturelle : le complément d'objet direct ne peut pas devenir agent (en particulier quand il s'agit d'un pronom personnel : il mange une pomme > la pomme est mangée [par lui]). En outre, la transformation est impossible avec les verbes avoir et pouvoir ou des expressions lexicalisées du type prendre la porte. Par

 ailleurs, les verbes obéir, désobéir et pardonner permettent une transformation passive alors qu'ils ne sont plus transitifs directs dans la langue moderne.

Les pronoms personnels conjoints et les pronoms relatifs ou interrogatifs qui sont compléments d'objet précèdent le verbe ; les groupes nominaux le suivent. Le pronom rien, pourtant, précède le participe passé (je n'ai rien vu mais je n'ai vu personne). Tout précède le participe passé et a une place plus libre avec l'infinitif (dire tout ou tout dire). Dans certaines locutions, le nom précède le verbe (geler à pierre fendre).

 

 

Le complément d'objet indirect

Le complément d'objet indirect est construit avec une préposition quand il s'agit d'un groupe nominal : je me souviens de cette ville (mais je me souviens avoir vu cette ville et je m'en souviens). Le complément d'objet indirect se distingue d'un complément circonstanciel indirect en ce que la construction dépend du verbe lui-même. Sur ce critère, on pourra considérer un argument comme un objet dans s'appuyer sur un argument car, dans ce sens, le verbe ne se construit qu'avec sur. En revanche, on considérera le mur comme un circonstanciel dans s'appuyer sur le mur, car la construction n'est pas imposée par le verbe (s'appuyer contre un mur, à un mur). Quand il y a plusieurs compléments, la coordination marque l'équivalence fonctionnelle (penser à son père et à sa mère, mais envoyer une lettre à son père à Paris).

 

Le complément d'objet second

On appelle complément d'objet second le complément d'objet indirect d'un verbe qui se construit aussi avec un objet direct : il envoie une lettre (objet direct) à son père (objet second). Le complément d'objet second ne se trouve pas toujours en seconde place, il passe parfois devant, en particulier quand il est plus court : il écrit à son père une longue lettre de remerciement. Le complément d'objet second peut devenir complément d'objet direct dans des tournures souvent blâmées par les puristes : couper la parole à quelqu'un > couper quelqu'un (et donc le passif il a été coupé). On appelle aussi le complément d'objet second complément d'attribution, mais cette expression convient mal à des phrases comme voler quelque chose à quelqu'un et pas du tout à des phrases comme discerner quelque chose d'avec quelque chose d'autre. On a pu proposer de limiter cette expression aux compléments d'objet indirects pouvant être remplacés par un pronom conjoint au datif (par exemple à la troisième personne lui ou leur).

 

Le complément d'objet interne

Certains verbes qui se construisent sans complément d'objet peuvent avoir quelquefois un complément d'objet qui ne fait que reprendre une idée présente dans le verbe en la précisant : pleurer toutes les larmes de son corps, des larmes de joie. On parle alors de complément d'objet interne.

 

LE COMPLÉMENT D'AGENT

On appelle complément d'agent le complément indirect d'un verbe à la voix passive, complément qui correspond à ce qui serait le sujet si la phrase était à la voix active : les fleurs ont été abîmées par la pluie (à la voix active : la pluie a abîmé les fleurs). Le complément d'agent peut se coordonner avec un autre complément indirect qui n'est pas un complément d'agent : cette règle a été inventée par lui et pour lui. La préposition est le plus souvent par (qui peut introduire aussi des compléments circonstanciels), parfois de quand le verbe est, au sens figuré, un verbe de sentiment (il est aimé de tous) ou un verbe construit par archaïsme à l'imitation de la langue classique. Dans des tours figés, on trouve encore la préposition à (mangé aux mites)

 

LE COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL

On caractérise souvent le complément circonstanciel par sa mobilité et par son sens : il apporterait une notation de circonstance. Cette définition est insuffisante et fausse pour certains compléments. Quelques compléments circonstanciels sont aussi étroitement liés au verbe que des compléments d'objet et ne sont pas mobiles : il va bien. On peut, en revanche, retenir comme trait caractéristique du complément circonstanciel la possibilité pour un adverbe de remplir la fonction : cela le distingue des différents compléments d'objet aussi bien que du complément d'agent. Une autre caractéristique est la variation selon le contexte du support du complément circonstanciel : dans évidemment il mange bien le matin, bien porte sur le verbe mange, le matin sur il mange bien, évidemment sur l'ensemble il mange bien le matin.

Les compléments circonstanciels peuvent être classés en fonction de leur support (verbe, relation sujet-verbe, phrase) ou bien selon qu'existe ou non la possibilité d'encadrement par c'est… que…, ou encore selon la portée de la négation (portant sur le complément dans il ne mange pas bien, n'y portant pas dans il ne mange pas malgré sa faim). La classification traditionnelle prend en compte le sens du complément ; le problème est alors la multiplication des catégories jusqu'à l'absurde, puisqu'on peut, à la limite, créer une catégorie pour chaque verbe. Parmi ces catégories sémantiques, on peut retenir le lieu, le temps, la manière (intégrant le moyen et l'accompagnement), la mesure, l'opposition et la concession, la cause, la conséquence, le but (conséquence recherchée), la condition. Des distinctions secondaires sont utiles dans l'apprentissage scolaire, même si elles n'ont pas d'intérêt du point de vue linguistique : la distinction, par exemple, entre les lieux d'où l'on vient, où l'on est, où l'on passe et où l'on va, peut être nécessaire pour les exercices de thème latin (le latin marque ces distinctions par des flexions différentes).

Peuvent être complément circonstanciel le nom ou groupe nominal, le pronom, le pronom adverbial, l'infinitif, le gérondif, le participe, l'adverbe, la proposition subordonnée. La construction est souvent indirecte (la préposition donne souvent le sens du complément), mais aussi directe (en particulier les compléments de mesure et de temps : il mesure un mètre soixante ; il part la semaine prochaine).

 

LE COMPLÉMENT DU NOM

Outre l'épithète et l'apposition, le groupe nominal peut être enrichi par des compléments du nom. Il s'agit de noms ou de groupes nominaux (le père de Paul ; les gens d'en face), d'adverbes (les gens d'ici), de pronoms (le père de ce dernier). La subordonnée relative peut également tenir ce rôle. Les noms correspondant à des verbes sont complétés par les mêmes termes que ces verbes (la nomination de Paul comme directeur / on a nommé Paul directeur), ceux qui correspondent à des adjectifs par les mêmes termes que des adjectifs (la fidélité de Paul à sa vocation / Paul est fidèle à sa vocation). On appelle complément subjectif celui qui correspond à un sujet actif (l'amour de son fils / son fils l'aime), objectif celui qui correspond à un objet (l'amour de son fils / il aime son fils). La construction est souvent indirecte, avec une grande variété de prépositions ; la construction directe existe (une montre or et diamants, l'affaire Dreyfus).

Certains compléments du nom sont des compléments de caractérisation ; comme les épithètes et appositions, ils peuvent être détachés du nom et, comme eux, prendre une valeur de complément circonstanciel : son père, d'origine espagnole, était parfaitement bilingue (d'origine espagnole, son père était parfaitement bilingue). Certaines grammaires rangent ces compléments avec les épithètes, car la transformation en attribut est possible (son père est d'origine espagnole).

D'autres sont des compléments déterminatifs (ou compléments de relation) le père de Paul. Un complément de caractérisation peut devenir un complément déterminatif dès que reparaît un déterminant : un tablier de boucher, le tablier du boucher.

La proposition relative a tantôt le rôle d'un complément de caractérisation (relative explicative), tantôt celui d'un complément déterminatif (relative déterminative) : c'est le détachement ou non qui marque quel est son rôle (le chat, qui était noir,… ; le chat qui était noir…).

Dans certains groupes avec complément du nom, c'est le complément qui semble être le terme principal du point de vue du sens, sinon de la grammaire. C'est le cas des noms exprimant un collectif (un groupe de chercheurs), une mesure ou un nombre (un million de francs), un contenant (un verre de vin), etc. L'accord du verbe quand ces groupes sont sujets pose des problèmes (un tas de choses arrive(nt)).

 

LES AUTRES COMPLÉMENTS

Un terme peut compléter un adjectif (fier de sa réussite ; fier d'avoir réussi ; fier de ce qu'il a si bien réussi ; fier de lui), un pronom (celui de Paul), un adverbe (indépendamment des circonstances ; partout où j'irai), des mots phrases (oui à la nationalisation des banques). Les pronoms indéfinis complétés du type beaucoup de monde peuvent être aussi considérés comme les déterminants indéfinis d'un nom.

 



01/08/2008
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